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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
La profondeur de la spiritualité chrétienne
n°25

Le monde entier

Début du XXe siècle

L’Esprit Saint se manifeste étonnamment de nos jours comme en une « nouvelle Pentecôte »

Depuis le début du XXe siècle, il est donné à des chrétiens de plus en plus nombreux d’expérimenter une effusion très spéciale de l’Esprit Saint, comparable à celle qu’ont vécue les premiers chrétiens à Jérusalem le jour de la Pentecôte, cinquante jours après la résurrection de Jésus (Ac 2, 1-41). Ces phénomènes sont accompagnés d’étonnants « miracles, signes et prodiges » (Ac 2, 22 ; 2, 43), de conversions, de confessions et du ressenti tout particulier de la présence de Dieu. L’expérience du « baptême dans l’Esprit Saint » qui en est né porte de multiples fruits et transforme des vies dans le monde entier, générant un mouvement religieux en forte croissance qui touche aujourd’hui plusieurs centaines de millions de personnes de toutes confessions chrétiennes.

Les raisons d'y croire :

  • Ces miracles, signes et prodiges étonnants et cette expérience d’une présence de Dieu toute spéciale accompagnent de très nombreux « réveils» dans l’Esprit Saint qui se vivent aux quatre coins du monde depuis le début du XXe siècle.
  • Dans cette dynamique ont été générés le mouvement pentecôtiste (début XXe), de grands développements du mouvement évangélique (du XXe siècle à nos jours) et le Renouveau charismatique (à partir des années 1960) qui ont suscité une vitalité spirituelle, des engagements missionnaires et une croissance très étonnants, dans le monde entier.
  • Aujourd’hui, on estime à plus de 500 millions le nombre de chrétiens à avoir été « baptisés dans l’Esprit Saint» et qui sont ainsi « nés de nouveau » / « born again » (cf. Jn 3, 7-8).
  • Le Renouveau charismatique catholique (120 millions de membres) est devenu l’un des plus importants courants spirituels de toute l’histoire de l’Église catholique.
  • Les papes ont accompagné l’essor de ce courant et reconnu ses bienfaits : aujourd’hui, le Service international du renouveau charismatique catholique, institué par le Vatican, a pour mission de« partager le baptême dans l’Esprit Saint avec tous les membres de l’Église ».
  • Tout récemment encore, à partir du 8 février 2023, une expérience de « réveil» étonnante, portée par le sentiment spécialement puissant de la présence de Dieu, a été vécue dans un auditorium de l’université d’Asbury au Kentucky (États-Unis), avec 16 jours de prière continue, jour et nuit, si bien que les cours ont été suspendus durant plusieurs jours. Pas moins de 70 000 personnes de toutes confessions chrétiennes ont été spontanément attirées sur place et des dizaines de millions de personnes ont suivi l’événement en direct sur Internet.

Synthèse :

Le renouveau chrétien est opéré par une nouvelle effusion de l’Esprit Saint vécue dans toutes les confessions chrétiennes. Retracer l’histoire de ce phénomène vaste et étonnant oblige à remonter au début du XXe siècle, peut-être même un peu avant, puisqu’on peut voir la Providence de Dieu mystérieusement à l’œuvre dans certains événements dès la fin du XIXe siècle.

En 1897, en effet, à l’initiative de la sœur (maintenant bienheureuse) Elena Guerra, fondatrice des Sœurs oblates de l’Esprit Saint, le pape Léon XIII écrit l’encyclique Divinum Illud Munus dans laquelle il invite toute l’Église à un renouvellement de la dévotion envers l’Esprit Saint. Il demande aussi aux catholiques d’effectuer chaque année une neuvaine à l’Esprit Saint, entre les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, à l’intention toute particulière de l’unité des chrétiens.

Le 1er janvier 1901, toujours à l’initiative de sœur Elena, le Pape invoque l’Esprit Saint sur le vingtième siècle en chantant, au nom de toute l’Église, l’antique hymne Veni Creator. Or, ce même jour, à l’autre bout du monde, dans l’École Biblique Bethel de Topeka au Kansas (États-Unis), avec le pasteur méthodiste Charles Parham et la jeune étudiante Agnes Ozman (qui, en lisant les Actes des Apôtres, demanda si le Saint-Esprit était le même et toujours aussi puissant), se produit une effusion de l’Esprit. Cet événement est généralement considéré comme le début du pentecôtisme. 

Cet épisode est suivi de près par le« Réveil gallois » de 1904 à 1905 à Loughor (Pays de Galles), autour de la figure importante du pasteur Evan Roberts. Ces premiers moments donnent lieu à beaucoup de miracles et de guérisons. Les matchs de football sont annulés pour organiser des réunions spontanées dans les stades. 

Peu après, le 9 avril 1906, survient un moment clé de la naissance du pentecôtisme, quand William J. Seymour, un pasteur afro-américain, commence à diriger des réunions de prière à la mission d’Azusa Street, située au 312 Azusa Street à Los Angeles (États-Unis). Tout au long de ce mois d’avril 1906, les réunions de prière gagnent rapidement en popularité, attirant des personnes variées, de diverses origines raciales et socio-économiques. Le contexte de la ville au début du XXe siècle ressemble en effet à celui de Jérusalem au moment de la Pentecôte avec des gens venus des quatre coins du monde, parlant des langues différentes. Il va y avoir alors, dans ce moment marquant et fondateur, une profusion de miracles et de manifestations de l’Esprit Saint. La glossolalie (parler en langues), les prophéties et les guérisons se multiplient et deviennent courantes à partir de ces réunions, avec aussi ici le don étonnant de communiquer dans des langues différentes (à distinguer du « parler en langue » plus habituel dans les églises actuelles), de façon à ce que l’Évangile soit compris et diffusé. Littéralement, les gens entendaient l’Évangile dans leur propre langue (témoignages vidéo).

À partir du mois de juin 1906, l’influence du réveil d’Azusa Street se répand au-delà de Los Angeles, attirant des visiteurs et des croyants de différentes parties des États-Unis, et même d’autres pays. Le 15 novembre 1906, le journal local The Los Angeles Times publie un article sur le réveil d’Azusa Street, qui attire l’attention nationale et internationale sur le mouvement qui va se diffuser en bien des endroits du monde dans les années qui suivent, influençant de nombreux mouvements de réveil et suscitant la naissance du pentecôtisme dans diverses régions du monde jusqu’en 1913, date à laquelle le réveil d’Azusa Street décline jusqu’à l’arrêt des réunions.

Historiquement, Azusa Street est un moment clé, à l’origine d’un mouvement massif de missionnaires intérieurs sillonnant les États-Unis et de bien d’autres dans le monde, suscitant un renouveau de la foi encore palpable aujourd’hui et inspirant de nombreux autres « réveils » (notamment sur les îles de Lewis et Harris, en Écosse, de 1949 à 1952 ; à Bethel en Californie, de 1954 à nos jours ; à Asbury, aux États-Unis, de 1970 à 1980, etc.).

En 1958, le prédicateur pentecôtiste David Wilkerson d’une église des Assemblées de Dieu à Philipsburg (Pennsylvanie) est touché par un article de Life Magazine qui parle de sept adolescents membres d’un gang criminel. Poussé par l’Esprit Saint, seul et avec peu d’argent en poche, il se rend à Brooklyn, parfois au péril de sa vie, pour y parler de Jésus aux membres de gangs de rue. Une rencontre le marquera particulièrement, celle de Nicky Cruz, un membre du gang de rue des « Mau maus ». Il publiera en 1963 le récit de son expérience vécue avec une assistance toute particulière du Saint Esprit dans un livre marquant, « La croix et le poignard », devenu un best-seller, avec plus de 15 millions d’exemplaires vendus dans plus de 30 langues et une adaptation au cinéma en 1970.

Juste après, dans les années 1960, un « second réveil néo-pentecôtiste » débute à Los Angeles, à la suite de l’effusion reçue par le pasteur Dennis Bennett. À sa suite, Merlin R. Carothers ( auteur de De la prison à la louange) ou Kim Catherine-Marie Kollins ont témoigné de la transformation radicale qu’ils ont vécue suite à l’effusion imprévisible de l’Esprit Saint dans leur vie : « On ne peut pas prévoir le mouvement de l’Esprit Saint dans une prière, je l’ai appris. Il ne rentre pas dans nos plans préétablis. L’Esprit Saint est l’imprévisible par excellence, nous ne pouvons ni le contrôler, ni le manipuler. Nous ne pouvons faire qu’une seule chose : être prêts à recevoir et suivre ses directives » (Kim Catherine-Marie Kollins, Et ce n’est qu’un commencement, Highland, 1989, p. 134 ; cf. 1 Co 12, 11). Les livres de Merlin Carothers furent traduits en 59 langues et vendus à 19 millions d’exemplaires, contribuant significativement à faire connaître la vie dans l’Esprit. 

Un peu plus tard, le 25 décembre 1961, le pape Jean XXIII publie la Bulle d’indiction du concile Vatican II (1962-1965), dans laquelle il demande la prière des fidèles catholiques et des « frères séparés » et appelle de ses vœux une « nouvelle Pentecôte ».

Il semble avoir été promptement exaucé, puisque les charismes pentecôtistes gagnèrent rapidement l’Église catholique : le mouvement semble s’être particulièrement déclenché les 17, 18 et 19 février 1967, lorsqu’une trentaine d’étudiants de l’université catholique de Duquesne à Pittsburgh, dans l’Indiana (États-Unis)  – dont la devise n’est autre que « c’est l’Esprit qui donne la vie »  reçoivent le « baptême dans le Saint-Esprit » au cours d’une retraite sur les Actes des Apôtres. Certains se mirent alors à parler en langues ou à prophétiser. Un grand nombre de participants firent ainsi l’expérience d’une puissante effusion de l’Esprit, en réponse à leur fervente demande à Dieu d’approfondir la grâce de leur baptême et de leur confirmation. Cette expérience de Pentecôte, jointe aux dons des langues, de prophéties et autres charismes, se propagea rapidement vers d’autres campus, et continua de se propager à travers le monde, si bien qu’aujourd’hui, le Renouveau Charismatique catholique existe dans plus de 238 pays et a touché plus de 120 millions de catholiques.

En mai 1975, lors du troisième Congrès international du Renouveau charismatique catholique, le pape Paul VI y vit une« chance pour l’Église et pour le monde ». Il écrivit à la même époque : « Il faut reconnaître une intuition prophétique chez notre prédécesseur Jean XXIII envisageant comme fruit du Concile une sorte de nouvelle Pentecôte. Nous-mêmes avons voulu nous situer dans la même perspective et dans la même attente… Non que la Pentecôte ait jamais cessé d’être actuelle tout au long de l’histoire de l’Église, mais si grands sont les besoins et les périls de ce siècle, si vastes les horizons d’une humanité portée à la coexistence mondiale et impuissante à la réaliser, qu’il n’y a de salut qu’en une nouvelle effusion du don de Dieu. Que vienne donc l’Esprit créateur pour renouveler la face de la terre » (Paul VI, Gaudete in Domino, 9 mai 1975).

On estime que plus de 500 millions de chrétiens se rattachent aujourd’hui au mouvement pentecôtiste/charismatique, soit de 6 à 7% de la population mondiale. Cette croissance fulgurante peut, en elle-même, être accueillie comme un don de l’Esprit Saint. Le renouveau charismatique est également un lieu majeur de vocations sacerdotales et religieuses (irriguant tous les niveaux de l’institution), de formation (parcours Alpha...), d’évangélisation, d’œuvres de charité (association Lazare…) ou d’initiatives créatives (pop-louange…).

Attentif à cet élan, le pape François a impulsé, il y a cinq ans, la création du Service international du renouveau charismatique catholique (CHARIS en anglais). Il s’agit d’une entité vaticane rattachée au Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, visant à accompagner ces évolutions. Elle a notamment pour mission de« partager le baptême dans l’Esprit Saint avec tous les membres de l’Église ».

Tout récemment encore, du 8 au 24 février 2023, une expérience étonnante de « réveil » portée par le sentiment puissant de la présence de Dieu a été vécue à l’université d’Asbury à Wilmore, dans le Kentucky (États-Unis), suscitant 16 jours de prière spontanée et continue, jour et nuit, dans l’auditorium Hughes de l’Université. Pas moins de 15 000 personnes venaient chaque jour de toute la région et de 200 établissements universitaires de plusieurs pays, si bien que l’Université a dû interrompre les cours pendant plusieurs jours et l’événement a été suivi en direct sur Internet par des millions de gens. Le 18 février, le hashtag « Asbury Revival » générait 63 millions de vues sur le seul réseau social TikTok.

Point important : depuis le début, et pour la première fois, c’est un réveil vraiment œcuménique. Interrogé sur ce phénomène, le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, a exprimé l’espoir d’un renouveau religieux. « C’est une nouvelle extraordinairement bonne », a-t-il ainsi déclaré lors d’une interview à la chaîne Fox News, à l’occasion du mercredi des Cendres. « Ce qui me réjouit, c’est que tout cela n’était pas planifié mais spontané. Ce n’était pas quelque chose de chorégraphié ou d’anticipé. Il s’agit simplement d’étudiants sincères et authentiques qui ont ressenti le besoin de la prière, de la parole de Dieu, de la compagnie et de la foi et qui ont été poussés à persévérer dans la prière, comme Jésus nous le dit dans l’Évangile », a-t-il relevé.

Il faut également remarquer la sagesse et la conduite admirable des quelques responsables, qui n’ont pas cherché à précéder, mais qui ont essayé de suivre l’Esprit Saint, avec « humilité et douceur », dans l’esprit du Christ (cf. Mt 11, 25-30).

D’une manière générale, la vie des saints rend compte, en abondance, de l’œuvre de l’Esprit Saint. Comme écrit si bien l’Apôtre Paul « Or le Seigneur, c'est l'Esprit, et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. » (2 Corinthiens, 3-17). Autrement dit, cette « Force d’en haut », promise par Jésus à ses disciples, suscite leur « Liberté ». Les saints ont transformé positivement le monde, tout au long de l’histoire, parce qu’ils ont fait alliance avec Dieu, en accueillant librement son Esprit, son Souffle, sa Force, et en se laissant humblement inspirés par lui. Mais aujourd’hui, la bonne nouvelle est que cette expérience marquante de l’effusion de l’Esprit Saint, le « Baptême dans l’Esprit Saint », est proposée à tous et à la portée de tous.

Père Laurent Fabre, fondateur de la communauté du Chemin Neuf


Au-delà des raisons d'y croire :

Aujourd’hui, de nombreux mouvements d’Église, communautés et paroisses proposent des temps de louange, des formations et des rencontres permettant d’expérimenter les bienfaits de l’Esprit Saint dans nos vies. Retrouvez plusieurs de ces initiatives sur le site https://fraternitepentecote.fr.


Aller plus loin :

Conférence du père Denis Biju-Duval sur « Le baptême dans le Saint Esprit » : https://youtu.be/oIGvCPg6L7Y


En savoir plus :

À l’échelle mondiale :

En France :

Aux États-Unis :

Livres témoignages sur l’effusion de l’Esprit Saint :

  • Martin Carothers, De la prison à la louange, Foi et Victoire, 1984.
  • Paulette Boudet, Ce combat n’est pas le tien… mais le mien, Fayard, 1988.
  • Kim Kollins, Et ce n’est qu’un commencement, Editions des Béatitudes, 2004.

Documentation :

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