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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Conversions de musulmans
n°263

France

Mai 2023

La « course-poursuite » de Khadija avec Dieu

Khadija était profondément attachée à sa famille, autant qu’elle était ancrée dans l’islam. Sans Dieu, la vie n’avait aucun sens pour elle. Brillante élève ingénieur et pratiquante sérieuse de l’islam, elle développe une certaine rationalité en même temps que des valeurs chrétiennes, comme l’amour du prochain. À son arrivée en France en 2020, elle rencontre son futur mari. Tous deux en recherche de Dieu, c’est lui qui va comprendre en premier la vérité de la Bible et la « supercherie » du Coran. Il insinue le doute en elle, mais Khadija, dans un premier temps, refuse : il lui semble impossible de renier toute sa vie, toute son identité, sa famille…

© Unsplash
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Les raisons d'y croire :

  • Dès son enfance, Khadija s’interroge sérieusement sur le salut des autres nations qui n’ont pas la chance de connaître l’islam. Elle est donc tout à fait sincère dans sa démarche de souci d’autrui, en dehors de la religion qu’on lui inculque.
  • Khadija est très attachée à Dieu et elle pratique sa religion avec plaisir, chez elle, sans ostentation. Elle n’a a priori aucune raison de mettre en doute l’islam.
  • Khadija est d’abord certaine que son fiancé va découvrir la « vraie foi », ce qu’il fera, mais pas dans le sens où elle l’entend.

  • Très attachée à sa mère, elle tient particulièrement à ne pas la décevoir et lui promet de ne pas quitter l’islam, la religion qui l’a construite et forgée depuis toujours. D’ailleurs, comment pourrait-elle vivre sans Dieu ? Elle va pourtant aller contre cet engagement en rejoignant le Christ.
  • Khadija est une personne sensée et rationnelle, elle a besoin d’arguments rigoureux et cartésiens. Sa démarche de recherche de la vérité se veut cohérente et raisonnable. Il lui est donc impossible de croire en Jésus avec des seuls avis extérieurs : les témoignages de conversion d’autres musulmans ne lui suffisent pas.
  • Elle effectue donc elle-même des recherches historiques, étudie les aspects légaux et scientifiques du Coran et des hadiths, et découvre la cohérence de la Bible.
  • Au bout de sa recherche rationnelle, sa « course-poursuite avec Dieu », Khadija s’estime « mise KO » : elle demande un signe et obtient deux rêves, qui achèvent de la convaincre. C’est seulement en six mois qu’elle se retourne totalement vers le Christ.

Synthèse :

Née à Casablanca, au Maroc, Khadija est très curieuse de Dieu et interroge beaucoup ses parents.

En grandissant, Khadija réalise la chance qu’elle a de vivre dans une famille musulmane, car l’islam est la seule voie du salut. Elle s’inquiète pour les nations lointaines, dont les peuples n’auront pas la chance d’être sauvés. Comment Dieu peut-il permettre cette injustice ? Interrogée, sa mère lui répond que si chacun se comporte bien, si l’on ne fait pas aux autres ce que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse, alors tout le monde sera sauvé. Cela rassure Khadija, qui s’évertue alors à vivre ces valeurs et à aimer Dieu de tout son cœur, s’estimant toujours chanceuse d’être dans « la vraie religion ».

À la mort de son père, alors qu’elle est âgée de 14 ans, Khadija devient anorexique. Sa mère est aux petits soins pour elle et Khadija se raccroche à Dieu, toujours en prônant les valeurs de sa mère, qui se prive pour les autres et aime son prochain. Khadija pratique le ramadan avec plaisir, fait ses prières quotidiennes, mais se rend rarement à la mosquée. Dieu est dans son cœur.

Après avoir commencé des études au Maroc, Khadija souhaite les continuer en France et commence à préparer son départ. Avant cet éloignement qui promet d’être long, sa mère lui fait promettre : « Tu fais ce que tu veux, mais tu ne quittes pas l’islam. » Khadija répond : « Ne t’inquiète pas, le jour où je ne serai plus musulmane, c’est que ce sera la fin du monde, ou alors je serai devenue folle ! » En effet, depuis très jeune, Khadija est très attachée à Dieu, et vivre sans lui est pour elle inconcevable.

Khadija arrive en France à vingt-quatre ans pour y intégrer une école supérieure d’ingénieur. Elle rencontre Olivier, issu d’une famille catholique, qui s’interroge sur Dieu. Ils se lient d’amitié et Olivier est le seul avec qui Khadija peut discuter de Dieu et de spiritualité, un thème qui lui est cher. Olivier croit en Jésus en tant que prophète, pense que toutes les religions parlent du même Dieu, qu’il voit comme très lointain.

Olivier l’invite dans sa famille et ils vont ensemble aux messes de Noël et de Pâques. Khadija est touchée par la ferveur des priants. Cependant, elle continue de prier à la manière de l’islam, notamment pour que tous ces gens qui sont dans l’erreur reviennent à la vraie religion. Elle se dit en elle-même : « Tous ces pauvres gens, qui se lèvent le dimanche, font des efforts sur leur tenue vestimentaire, chantent vers Dieu, quel gâchis ! »

Khadija et Olivier déménagent à Toulouse pour leur stage de fin d’études. Libérée des études et des examens, Khadija se met alors à redoubler de prières. Intrigué et toujours en recherche de Dieu, celui qui deviendra son mari achète une bible. Khadija est paradoxalement très heureuse de cette lecture pour son fiancé. En effet, comme elle sait que « la Bible est totalement corrompue », qu’« on l’a modifiée pour y ajouter des mensonges », elle est certaine qu’Olivier s’en rendra compte, qu’il reviendra vers le Coran et la vraie foi, et qu’ainsi sa mère sera ravie.

En lisant l’Ancien Testament, Olivier commence à développer une grande déférence envers Dieu. Il lit toute la Bible en moins d’un an. Il regarde des débats entre chrétiens et musulmans. Il se rend compte que les musulmans manipulent la vérité. Un jour, il rentre du travail et accuse le Dieu de Khadija d’être le diable. Il lui montre les hadiths qui évoquent le mariage du prophète avec une fillette de six ans. Khadija nie tout en bloc et, pendant trois mois, elle refuse d’évoquer le sujet avec Olivier, malgré les tentatives de son futur mari. Elle commence une descente aux enfers, traverse une crise identitaire, craint que Dieu l’ait abandonnée, et que le diable utilise Olivier pour l’éloigner de la vraie foi.

Khadija commence à chercher sur Internet et découvre des témoignages d’ex-musulmans qui se sont convertis après avoir vu ou entendu Jésus. Ces témoignages sont criants de vérité. Khadija s’effondre, elle pleure abondamment, même au travail. Elle avoue : « Je jouais à la course-poursuite avec Dieu depuis trop longtemps, et je ne courais pas assez vite ! »

Elle promet à Olivier de faire des recherches plus approfondies. Lui-même est patient, mais il sent l’Esprit Saint lui souffler qu’il va devoir choisir entre elle et lui. Khadija demande encore un peu de temps et entame la lecture du Nouveau Testament. Elle est bouleversée par la lecture des Évangiles, dont les recommandations résonnent parfaitement avec son éducation : aimer son prochain, ne pas faire à autrui ce qu’on n’aimerait pas que l’on nous fasse, ne pas envier ou jalouser, ne pas mentir, etc.

Mais la Bible n’avait-elle pas été falsifiée ? Khadija entame alors un vrai travail de déconstruction sur le prophète Mohammed. En se nourrissant de vidéos YouTube qui montrent les inepties et les horreurs du Coran et des hadiths, elle voit peu à peu apparaître le vrai visage du prophète : entouré d’esclaves sexuelles, marié à une fillette, prenant de force la juive Safiyah, dont il a tué le père, le frère et le mari, avant de prendre cette dernière comme esclave sexuelle.

Après le prophète, il fallait déconstruire le Coran. Le chapitre sur le divorce et le mariage avec des filles prépubères achève de la dégoûter. Elle se rend alors compte que les terroristes du Bataclan suivaient en fait à la lettre le Coran et les hadiths ! Khadija s’inspire de Nabeel Qureshi et de son livre Seeking Allah, Finding Jesus.Elle est reconnaissante de pouvoir lire l’arabe et le Coran dans le texte, et persuadée que les traductions en français et en anglais sont édulcorées afin de dissimuler la vérité.

En bonne scientifique, Khadija s’interroge sur la vérité historique de Jésus et prend conscience des inepties scientifiques et légales du Coran. Elle ne peut envisager que Pierre, crucifié la tête en bas, ait accepté ce supplice pour un mensonge. « Dieu m’avait mise KO », dit-elle.

Quelque temps plus tard, elle entre avec Olivier dans une église évangélique et y rencontre une sœur qui lui parle de la fiabilité de la Bible. Comment quarante auteurs différents, ayant vécu à des époques différentes et qui ne se connaissaient pas, auraient-ils pu écrire un livre aussi cohérent ?

Malgré sa rationalité, et sachant que bon nombre de convertis ont bénéficié de signes surnaturels comme des rêves ou des visions, elle demande au ciel un signe qui dépasse son entendement. Elle fait ainsi un premier rêve, dans lequel elle voit une croix au milieu d’un champ. Khadija éprouve alors une grande peur pour sa famille. Le lendemain, dans un second rêve, une voix lui dit : « Ne t’inquiète pas, ta mère et ton frère seront sauvés. »

Aujourd’hui, épouvantée par l’islam et irritée par son propre aveuglement – qui a duré si longtemps – sur ce qu’elle appelle une « supercherie », Khadija insuffle le doute sur l’islam à ses collègues. Elle n’a pas encore fait le pas du baptême, car elle n’a pas encore osé annoncer son choix à sa mère.

Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, la poésie et la chanson.


Aller plus loin :

Nabeel Qureshi, Seeking Allah, Finding Jesus: A Devout Muslim Encounters Christianity, Zondervan, 2016.


En savoir plus :

  • Adrien Candiard, Comprendre l’islam – ou plutôt : pourquoi on n’y comprend rien, Flammarion, 2016.
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