Zeitoun : ils sont des centaines de milliers à avoir vu la Vierge en Égypte
D’avril 1968 à septembre 1970, des centaines de milliers d’Égyptiens voient la Vierge Marie apparaître à de nombreuses reprises au-dessus d’une église copte, dans la banlieue du Caire. Ces apparitions mariales ont toujours lieu la nuit et s’accompagnent de phénomènes lumineux. La Vierge est silencieuse. Parfois accompagnée de Jésus et une fois de Joseph, elle bénit la foule en liesse et lui communique sa paix. De nombreux témoins vivent des grâces de conversion et de guérison. Bien documentées, ces centaines d’apparitions ont été reconnues par les autorités coptes, catholiques et musulmanes.
Les apparitions de Zeitoun. © Domaine public
Les raisons d'y croire :
Les apparitions de Notre Dame à Zeitoun sont très difficiles à contester :
- Elles furent très nombreuses.
- Elles ont été bien documentées dans des rapports et dans la presse.
- Elles furent observées par des centaines de milliers de témoins oculaires, incluant une très forte proportion de non chrétiens, sur un laps de temps conséquent.
- Elles étaient visibles de tous, sans exception.
- Elles furent reconnues par les autorités civiles et religieuses.
- Elles s’accompagnèrent de guérisons miraculeuses authentifiées par le corps médical.
- Elles s’accompagnèrent de conversions profondes et durables.
- Elles furent photographiées par les pèlerins.
Synthèse :
Du 2 avril 1968 au 12 septembre 1970, la Vierge Marie apparaît des centaines de fois à Zeitoun, en banlieue du Caire, la capitale de l’Égypte. Toutes ces apparitions ont lieu entre 21 heures et 6 heures du matin, au-dessus de l’église copte orthodoxe Sainte-Marie.
Lors de ces apparitions, la Sainte Vierge est toujours silencieuse. Elle a une auréole autour de la tête et porte, parfois, une couronne. Son visage, d’ordinaire souriant, peut toutefois être grave et triste. Paraissant glisser dans l’air, elle se déplace au-dessus de l’église, ses vêtements accompagnant ses mouvements. Parfois, elle s’incline comme pour saluer la foule. Lors de certaines apparitions, elle tient l’Enfant Jésus dans ses bras qui, lui aussi, peut apparaître couronné. Une fois, Marie se présente en compagnie de Joseph et de Jésus, alors âgé d’une douzaine d’années.
Il y eut des centaines d’apparitions à Zeitoun, celles-ci étant plus nombreuses autour des fêtes mariales (l’Église orthodoxe en compte 32 dans l’année). Les apparitions étaient généralement précédées de manifestations lumineuses (globe lumineux, éclairs silencieux, chute d’étoiles, pluie de diamants…) et pouvaient durer de quelques minutes à plusieurs heures. Ainsi, l’apparition du 8 juin 1968 dura de 21 heures à 4h30 du matin, sans interruption. Elles pouvaient aussi cesser et reprendre au cours de la même nuit. Parfois, quelques créatures semblables à des oiseaux d’un blanc lumineux pouvaient accompagner la Sainte Vierge, flottant dans les airs sans battre des ailes.
Au cours de l’année 1968, on estime à environ 50 000 – en moyenne – le nombre de pèlerins journaliers qui venaient assister aux apparitions. Leur nombre pouvait, certaines nuits, dépasser les 100 000 personnes (avec un pic à 250 000 personnes). Les autorités durent interdire le trafic automobile aux alentours de l’église et déménager certaines bâtisses, dont le garage dédié aux transports publics situé juste en face. La foule en liesse acclamait la Sainte Vierge à chacune de ses apparitions et l’invoquait avec ferveur. Les chrétiens chantaient des hymnes en arabe. Les musulmans récitaient des versets du Coran. D’autres priaient en grec. Beaucoup obtinrent des guérisons miraculeuses qui furent confirmées tant par le comité médical institué par le Patriarcat copte et dirigé par le Dr Shafik Abdel Malek, que par les médecins musulmans. Ces faits entraînèrent un regain de foi et des conversions.
Plusieurs clichés de ces apparitions, réalisés par des pèlerins, nous sont parvenus.
Voici quelques extraits des rapports rédigés par les autorités :
Le père Constantin Moussa, curé de la paroisse Sainte-Marie, écrit dans son rapport : « Après cette soirée mémorable [la première apparition], la Sainte Vierge apparut plus d’une fois et fut aperçue par différentes autres personnes, parmi lesquelles M. Michel Soliman et sa famille qui habitent en face de l’église. La Sainte Vierge apparut de nouveau le 9 avril. La nuit suivante, les sœurs d’une école voisine ainsi que mon fils aîné, élève ingénieur, me dirent avoir de nouveau aperçu la Sainte Vierge. Je me précipitai sur la place et je vis l’apparition, cette fois sous la forme d’un buste dans l’une des ouvertures du dôme du côté nord-est de l’église. C’était un corps lumineux doré. »
Cyrille VI, patriarche de l’Église copte orthodoxe, pape d’Alexandrie et patriarche de toute l’Afrique et du siège de saint Marc, institua une commission composée d’évêques et de prêtres chargée d’enquêter sur ces phénomènes. Cette commission écrit dans son rapport : « Désireux de voir l’apparition de nos propres yeux, nous passâmes plusieurs nuits dans le voisinage de l’église. Finalement, nous aperçûmes la partie supérieure de la Sainte Vierge entourée d’un halo. Ensuite, elle apparut dans son entier et se déplaça entre les dômes. Puis elle s’agenouilla devant la croix et, finalement, bénit les multitudes. Une autre nuit, nous vîmes des colombes aussi blanches que la neige, irradiant de la lumière. Les colombes apparurent soudainement et disparurent aussi mystérieusement. Elles semblaient voler du dôme vers le ciel et elles ne battaient pas des ailes comme font d’habitude les oiseaux. »
Mgr Athanasios, évêque du diocèse de Beni Soueif, écrit, après avoir passé la nuit du 29 au 30 avril 1968 sur place : « À 2h45 du matin, la Sainte Vierge apparut et toute la foule put la voir. Elle apparut comme une statue phosphorescente de toute sa taille. Après un court instant, l’apparition disparut pour réapparaître à 4 heures et fut visible jusqu’à 5 heures. Pendant ce temps, la Vierge se déplaçait vers l’Ouest, à certains moments, en étendant sa main dans un geste de bénédiction et parfois en penchant la tête. Un halo de lumière entourait sa tête. Il y eut aussi quelques formes lumineuses, légèrement bleutées, ressemblant à des étoiles. La scène était poignante et magnifique. »
Les membres de la commission d’enquête instituée par Cyrille VI authentifièrent d’autant plus facilement les témoignages recueillis qu’ils avaient eux-mêmes contemplé l’apparition, au même titre que l’ensemble des personnes présentes.
Après étude des rapports et des témoignages, Cyrille VI déclara : « Ces apparitions apportèrent deux grandes grâces : la première est le renforcement de la foi, la seconde est la guérison miraculeuse de cas de maladies désespérées. »
Il reconnut officiellement les apparitions le 5 mai 1968 et offrit des actions de grâce au Seigneur pour ce miracle. Il déclara ce même jour : « Le Siège patriarcal déclare avec une foi complète, une grande joie et une humble gratitude envers le Tout-Puissant, que la bienheureuse Vierge Marie est apparue à plusieurs reprises sous des formes claires et stables, durant plusieurs nuits et durant des périodes variées pouvant aller jusqu’à plus de deux heures, depuis le 2 avril 1968 jusqu’à maintenant, au-dessus de l’église copte de Zeitoun, au Caire, sur la route de Matarieh, où la Sainte Famille passa durant son séjour en Égypte, tel que le rapporte la tradition. Nous espérons que cette bénédiction sera un signe de paix pour le monde et un présage de prospérité pour notre pays bien aimé et béni. »
Le directeur de l’Information et des Griefs, dépendant du ministre du Tourisme, produisit un rapport gouvernemental confirmant le témoignage des ouvriers du garage situé face à l’église Sainte-Marie, ainsi que du cardinal Istaphanos (de l’Église catholique copte) et de l’archimandrite Airut (de l’Église catholique grecque), et attestant vingt-sept apparitions de la Sainte Vierge.
Le pape Paul VI s’aligna sur la position de l’Église copte orthodoxe en faveur de l’authenticité des apparitions.
Fabrice-Marie Gagnant, membre de l’équipe apologétique de Marie de Nazareth
Au-delà des raisons d'y croire :
Cette histoire miraculeuse prend racine dans deux événements antérieurs. En effet, la tradition raconte que la Sainte Famille serait passée par Zeitoun lorsqu’elle se réfugia en Égypte pour échapper à Hérode Ier le Grand qui cherchait à faire mourir l’Enfant Jésus. Un second événement est à noter : l’église de Zeitoun, au-dessus de laquelle eurent lieu les apparitions, fut construite en 1924, suite à la demande qu’adressa la Vierge Marie en rêve à Khalil Ibrahim, un riche investisseur copte qui avait acquis le terrain quatre ans auparavant.
Les apparitions ont recommencé à Zeitoun dans les années 2015-2016.
Aujourd’hui encore, de très nombreux musulmans, en France comme à l’étranger, se convertissent après avoir eu des visions de Jésus ou de sa Mère, souvent en rêve. Il ne s’agit pas de quelques cas isolés, mais bien d’un phénomène fréquent témoignant de l’Amour du Ciel pour ces âmes.
Aller plus loin :
Christian Cannuyer, « Caire II (Le, Égypte) », dans René Laurentin et Patrick Sbalchiero (dir.), Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007, p. 154-158.